Cette maison de fabrication de lampes à souder a été créée au 7 passage Corbeau à PARIS par Monsieur LEANDRE BERTRAND (L BERTRAND), probablement vers les années 1890. Pas étonnant de trouver des lampes marquées L.B qui ressemblent à s'y tromper à ML.

En 1911, la Société L.BERTRAND, établie rue du Moulin Joly, est transférée puis dissoute, au 70 rue d'Angoulême à PARIS, où cette affaire est reprise par MARCEL LEJEUNE.

Par la suite, la Société sera transférée au 98 rue d'Angoulême à PARIS.

Le 16 mars 1925, Marcel LEJEUNE, industriel à NEUILLY, forme avec son fils Francis Jean Louis LEJEUNE, une société en nom collectif pour une durée de 9 ans et 8 mois à compter du 1er mars 1925 : c'est LEJEUNE Père et Fils. La société a été prorogée pour une nouvelle période de vingt ans à compter de 1er novembre 1935.

Le 5 octobre 1936, monsieur Marcel LEJEUNE décède, sa veuve entre dans la société, c'est la LEJEUNE FILS ET CIE (celle-ci continue entre Francis LEJEUNE, Madame JEJEUNE et Melle LEJEUNE).

Monsieur Bernard LEJEUNE nous en dit plus sur cette société.

Monsieur Marcel LEJEUNE, né en 1864, décède en 1936 à CHAILLY-EN-BRIE à l'âge de 72 ans. Il a 2 garçons et 2 filles. C'est une "armoire à glace". Il est grand, fort et a bon appétit.

Son premier métier consiste à vendre des machines-outils et de taillage d'engrenages. Il fabrique des perceuses. En 1925, il crée le sigle "CANON 75", d'après une arme redoutable de la Grande Guerre. Il aurait inventé les valves de chambre à air, entre autres. Ce fut un homme travailleur, opportuniste, avec des qualités de grand cœur. Son fils, Francis LEJEUNE qui lui succéda, naquit en 1894 et décéda en 1966. Il devint entre temps père de 5 enfants dont l'aîné Michel, le technicien (1923 - 1954) , et Jacques (École de l'ESSEC).

Bernard LEJEUNE entre dans la Société en juillet 1954, au 98 rue J.P TIMBAUD dans une Société LEJEUNE comportant environ 10 personnes, pour remplacer Michel, alors décédé.

C'est une entreprise artisanale. Il nous explique que pratiquement toute la fabrication des cuves ML a été réalisée à partir d'une presse mécanique de 100 tonnes NIAGARA achetée d'occasion par son grand-père à Montreuil et ayant pour dimensions 2 mètres de hauteur pour 0,6 mètre de large. 

Les autres pièces, becs, poignées et bouchons, étaient fabriquées artisanalement dans le même atelier avec un tour à tourelle revolver à 6 outils.

Certaines cuves de lampes étaient en 2 ou 3 parties. Ces pièces étaient assemblées par brasage au gaz plus air comprimé, à la soudure dite romaine (TRATEX), et plus tard à la soudure argent (40%).

C'est Michel qui, travaillant avec son père Francis, met au point la fabrication des lampes plates KP - MP, 4p et TL 130 (pour le Ministère de la Télégraphie).

Après la guerre, les établissements LEJEUNE ont commencé la fabrication d'appareils à souder au butane, par la suite au propane. Cette production était destinée aux plombiers, couvreurs et étanchéistes. Par la suite, la Maison LEJEUNE se lance dans les outils destinés aux particuliers et aux bricoleurs.

L'entreprise fonctionne jusqu'en 1981, surtout grâce à l'export, et en mars 1982 fermeture définitive et disparition de la société.